La Biosphère de Montréal, prouesse technologique, gigantesque sphère conçue pour l’Exposition universelle par les architectes Buckminster Fuller et Cambridge Seven, reste encore, après toutes ces années, une structure exceptionnelle. Ancien pavillon des États-Unis, la Biosphère était l’une des principales attractions de l’Exposition universelle de 1967 à Montréal. Il consistait en un dôme géodésique de 76 m (250 pieds) de diamètre et de 63 m (206 pieds) de hauteur. En 1995, ce dôme géodésique a été transformé en musée pour sensibiliser le public à l’écosystème du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs. Comme l’indique Environnement Canada : Malgré ses atouts indéniables – légèreté, robustesse, élégance – la sphère de Buckminster Fuller était loin d’être un type de structure adapté au climat canadien. L’intérieur était quasi impossible à chauffer et les grandes variations de température saisonnières entraînaient d’importantes contractions et expansions des panneaux d’acrylique de l’enveloppe et des tubes de la structure. Les fuites étaient fréquentes ; c’est d’ailleurs au cours des réparations de soudure liées à l’entretien de l’enveloppe, le 20 mai 1976, qu’eut lieu le spectaculaire incendie qui consuma en moins d’une demi-heure tout le recouvrement d’acrylique mais laissa la structure intacte.
En mai 1976, lors de travaux de réfection de la structure du bâtiment, un incendie accidentel détruit l’enveloppe externe de la Biosphère. Faite d’acrylique, cette « peau » transparente ne sera jamais remplacée, bien que l’auteur de la sphère, R. B. Fuller, ait suggéré une solution de remplacement. La Ville de Montréal interdit dès lors l’accès au site. Le 9 août 1990, Environnement Canada signe une entente de 17,5 millions de dollars (CAD) avec la Ville de Montréal pour aménager la Biosphère en un lieu qui sera consacré à la mise en valeur, à l’observation, à l’éco-action et à la recherche sur l’eau et l’écosystème Grands Lacs-Saint Laurent. Selon cette entente, Environnement Canada accepte de prendre sous sa responsabilité la mission et l’orientation du projet, le contenu thématique, ainsi que l’exploitation de l’établissement durant une période de 25 ans.
En raison de son architecture particulière, la consommation d’énergie est importante. La combinaison d’une installation géothermique et des technologies de pointe produit une efficacité énergétique impressionnante. En comparaison avec une option électrique classique, l’installation géothermique affiche une réduction de la consommation d’énergie de 459 MWh (approximativement 21 % annuellement), ce qui est important compte tenu du grand nombre de fenêtres dans tout le bâtiment et du climat nordique canadien. La période de récupération est à peine de six mois.
Dans la Biosphère, on a installé un système hydrothermal à boucle semi-ouverte. Les principales caractéristiques du système sont les suivantes :
* l’utilisation de pompes enfouies à 91 mètres (300 pieds) dans le sol qui pompent de l’eau d’une source souterraine jusqu’aux échangeurs de chaleur à plaques;
* le transfert de la chaleur contenue dans l’eau souterraine jusqu’à la boucle semi-ouverte au moyen d’échangeurs de chaleur, puis le rejet de cette eau dans le sol au moyen de puits;
* l’utilisation d’échangeurs de chaleur à plaques qui transfèrent de la chaleur dans la boucle d’eau en fonction des besoins de chauffage ou de refroidissement de chaque salle du musée.
Excellent! Je suis impressionnée, quelle excellente pratique à suivre.
Popelina
Encore une fois, vos bons mots sont un encouragement à poursuivre. Merci.
Pierre R.
Pierre,
Je vois que le Québec s’est mis au vert aussi.
Comme je l’ai dit en commentaire dans mon article « Capitalisme naturel ou artificiel », Ecolo est le seul parti qui a gagné largement aux élections chez nous. J’y parlais d’Amory Lovins, qui m’a donné quelques idées. Ce Monsieur Fuller a compris aussi, que le capital, le social ne sont rien s’il n’y a pas la résolution du seulement vital.
Le film « Home », lancé sur toute la planète, qu’il ait plu ou non n’était qu’un prolongement de l’idée et de l’idéologie.
L’enfoiré
Bizarrement au Québec nous n’avons pas de Parti vert. Par contre, au Canada, nous en avons un qui n’a, malheureusement, pas réussi à rallier un grand nombre d’électeurs. C’est un parti marginal.
Dans le cadre du vingt-cinquième anniversaire de la mort de Richard Buckminster Fuller, The New Yorker a publié un article critique sur l’œuvre de l’architecte. À lire.
J’ai regardé sur Internet Home. Le film de Yann Arthus-Bertrand se divise en deux volets : un réalisme pessimiste et une vision optimiste dans sa conclusion.
Pierre R.
« Trop tard pour être pessimiste » disait Arthus-Bertrand.
Comme je l’ai dit sur Agoravox, le film ne se démarquait pas des autres « Vu du ciel » du même auteur.
Vu d’en haut, tout est beau, même la pollution.
Il faut seulement aterrir pour en voir plus, mais c’est bien plus de 2 ans que le film aurait nécessité.
Je viens de lire l’article du New Yorker. Apparemment, on pourrait conclure grandeur et décadence. Un peu « self made man », rêveur, sur un petit nuage. Sa vie réduite de 2000 pages à 50 pages, c’est dire qu’il y avait beaucoup de trous au milieu.
en France on vient d’en avoir en rab des Verts. Z’en voulez un bout ?… 🙂
Magnifique photoreportage Pierre !
L’enfoiré
Effectivement, le film d’Yann Arthus-Bertrand est surtout fondé sur l’art de la prise de vues. C’est presqu’une idéalisation de la terre. Magnifique. La question fondamentale est toutefois : le message passe-t-il ?
J’avais bien apprécié également le remise à niveau critique du New Yorker. De bonnes questions, des constatations troublantes et une analyse approfondie de l’œuvre de Buckminster Fuller.
RV
Les résultats des élections européennes sont tout un coup de sonde. D’autant plus que la France a battu son propre record, se plaçant au dessus de la moyenne européenne qui est de de 56,45%. Le taux d’abstention de la France est de 58,95%. Dire que José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est venu à la conclusion que l’heure ne peut (pas) être à la satisfaction 😦
En ce qui concerne les Verts, avec plus de 16% des suffrages, les Verts de Daniel Cohn-Bendit réalisent une performance à laquelle sans doute eux-mêmes ne s’attendaient pas. Bayrou doit ronger son frein : 10% et un seul élu.
Pierre R.
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