Hier, je vous ai indiqué que je n’avais pas de mots pour décrire la féérie des neiges qui se déroulait sous mon capteur. Lorsque je regarde encore ces photos, j’ose à peine croire que j’étais là, dans cette cabine minuscule, entassé. Comment ai-je pu prendre de telles photos? Toujours est-il que nous avons atteint le sommet. Si. Si. Le sommet de Tremblant. Encore là, au-delà des prouesses sportives que je pratique peu, mon œil s’est attardé à la beauté des lieux. Blanc immaculé. Je n’avais vécu une telle expérience. Tout est blanc. Aucune souillure. Mon ami, alerte, a gravi et descendu deux fois la montagne. Quelle forme. Et moi, et moi je prenais des photos. Dans un état d’euphorie. Je craignais un peu pour l’appareil que je tenais dans les mains. Allait-il résister à toute cette neige qui s’abattait sur lui?
Entre montées et descentes de la montagne, il est bon de trouver refuse au chalet pour se réchauffer le cœur, l’esprit et le corps. J’apparaissais parmi tout ce monde comme un ovni descendu de je-ne-sais quelle planète avec mes sacs, mon trépied et mon appareil photo. Qu’importe. Je m’y suis amusé. J’ai admiré. J’ai goûté au silence de la montagne. J’ai entendu les skis crisser sur la neige… J’ai rêvé… jusqu’au lyrisme. Pendant deux heures, la vie s’est arrêtée sous « mille arpents de neige ».
Nous le savons. Les voyages forment la jeunesse. Je ne suis pas un amateur de ski. Mais pour l’amour du voyage, j’ai accepté l’invitation de mon ami Jean de visiter Tremblant. Je m’y étais déjà rendu il y a une dizaine d’années. Pour nous situer, voyons ce que nous dit l’Histoire de cette région : « Avant l’arrivée des premiers colons, au milieu du XVIIe siècle, les Amérindiens (Algonquins, Iroquois, Weskarinis, Kichesipirnis, etc.) vivaient sur le territoire depuis plusieurs millénaires. […] Au début de la colonisation, les principaux secteurs d’activités économiques étaient l’agriculture et l’exploitation forestière. Vint ensuite le tourisme. […] Le nom de Mont-Tremblant découle du patrimoine amérindien. En effet, les premiers, les Algonquins identifient, au XVIIe siècle, l’élévation Manitou Ewitchi Saga, la montage du redoutable manitou ou encore Manitonga Soutana, montagne des esprits ou du Diable. Le manitou, dieu de la nature, avait la réputation de faire trembler les montagnes lorsque les humains perturbaient trop les éléments naturels. Selon les Amérindiens, on entendait également des bruits sourds à la base de la montagne qui donnaient l’impression qu’elle tremblait, d’où son nom de Mont(agne) Tremblant(e) » (Source : Ville de Mont-Tremblant).
Bien avant que le tourisme n’envahisse la région, il est important de rappeler que : « Au cours du 18e siècle, les trappeurs et les « coureurs des bois » sillonnaient les lacs et les rivières, en quête de belles fourrures troquées aux Amérindiens contre des pacotilles. Au début du 19e siècle, les compagnies forestières découvrent l’immense richesse des montagnes environnantes. Les énormes pins, plusieurs fois centenaires seront exportés à prix d’or, d’abord vers l’Angleterre pour combler les besoins de la marine britannique, ensuite vers les États-Unis pour assurer l’expansion rapide des villes de Boston et de New York. Les papetières américaines viendront s’y approvisionner à leur tour jusqu’en 1930 » (Source : « Mont-Tremblant).
Le parc national du Mont-Tremblant est le plus vaste et le plus ancien parc du réseau des parcs nationaux avec ses six grandes rivières, ses 400 lacs et ruisseaux et 40 espèces de mammifères, dont le loup. Dans le secteur de la Diable, 53 km de pistes de ski de fond sont tracés et entretenus mécaniquement. Les pistes sont réparties en 10 parcours, classés de faciles à difficiles. Vous pourrez prendre une pause dans l’un des 6 relais ou refuges chauffés au bois. Un réseau de pas de patineur de 12 km est aussi offert dans ce beau coin de pays.
La station Mont-Tremblant est située sur le versant ouest du massif du Mont Tremblant, à la bordure nord-est du lac Tremblant, le long de la rivière du Diable. De renommée internationale, elle est reconnue comme une destination quatre saisons. En effet, le village de Tremblant, avec ses riches couleurs rappelant le Vieux-Québec, accueille une population touristique douze mois par année. Intrawest, qui gère Tremblant, est une entreprise basée à Vancouver. Elle a été achetée pour 2,8 milliards de dollars US par le groupe new-yorkais Fortress Investment, en août 2006, qui a emprunté un total de 1,7 milliard de dollars US pour y arriver. Depuis, Fortress Investment tient des discussions avec les prêteurs sur les modalités de remboursement. Les difficultés financières d’Intrawest seraient telles, que le propriétaire de la station du Mont Tremblant négocie actuellement avec les institutions financières, relate l’hebdomadaire Les Affaires.