En mars dernier, j’avais été profondément troublé par l’affaire Barlagne. Après avoir dénoncé ici même l’attitude du gouvernement canadien dans cette affaire, en France, Noël Baekerlandt, secrétaire général de la Fédération des Apajh, (association pour adultes et jeunes handicapés) et Régis Delvoldère, président de l’Unapei, déclaraient eux-mêmes être révoltés : « de voir le respect de la personne piétiné par des questions financières ». Noël Baekerlandt estimait qu’un tel cas ne pourrait survenir en France et : « qu’il y aurait de vives réactions des associations et de la société civile en général. Nos valeurs sont trop fortes en France pour qu’une telle chose se produise, et heureusement ».
Lu ce week-end sur le site de France-Info :
« Il était accueilli dans un institut d’éducation motrice à Freyming-Merlebach, en Moselle. Mardi matin, il a été expulsé vers son pays d’origine avec toute sa famille, arrivée en France il y a deux ans. Ces Kosovars étaient en situation irrégulière.
L’Association des Paralysés de France dénoncent une expulsion « révoltante » et « inhumaine ».
Il était 21 heures, lundi dernier. Le personnel du centre d’éducation motrice voit arriver les forces de l’ordre : 30 gendarmes selon des témoins, 12 selon la préfecture. Munis d’une décision d’expulsion, les militaires vont chercher le jeune handicapé, âgé de 15 ans, dans sa chambre. Ils embarquent ses affaires, ses médicaments et son dossier médical.
« Scandaleux », estime l’Association des paralysés de France. Selon l’APF, l’adolescent souffrirait d’une maladie évolutive nécessitant des soins constants ».
L’expulsion de cette famille ne choque pas outre mesure le député-maire UMP de Freyming-Merlebach, monsieur Pierre Lang, qui est d’ailleurs également le président de l’association qui gère l’institut médical où était soigné le jeune Kosovar : « on ne peut pas accueillir en France tous les étrangers handicapés », dit-il.
La Conférence internationale des Ordres et des Organismes d’attributions similaires recommandait, le 6 janvier 1987, à l’Ordre des Médecins ou à l’organisme d’attributions similaires de chaque État membre des Communautés Européennes de prendre les mesures nécessaires visant à garantir que les exigences nationales en ce qui concerne les devoirs et les droits des médecins vis-à-vis des malades, de la collectivité et dans leur relation professionnelle soient conformes aux principes élaborés dans les Principes d’éthique médicale européenne selon lesquels : « La vocation du médecin consiste à défendre la santé physique et mentale de l’homme et à soulager sa souffrance dans le respect de la vie et de la dignité de la personne humaine sans discrimination d’âge, de race, de religion, de nationalité, de condition sociale et d’idéologie politique, ou toute autre raison, en temps de paix comme en temps de guerre ».