Le Vieux-Port se prépare. L’hiver vient à grands pas. Il sera un peu plus déserté. Il y aura un peu plus d’ennui. Peut-être que le calme retrouvé lui redonnera une beauté. Avant que ne s’estompe l’été, que l’automne cède ses feuilles aux neiges d’antan, et que l’hiver recouvre nos souvenirs, je voudrais vous dire qu’il y a là, juste là, à quelques pas, un vieux monsieur, dont la beauté est quelque peu fatiguée, elle aussi, qui attend. Il attend respectueusement. Avec un peu de poussière sur les épaules, lui-même un peu arc-vouté, il fait rire les jeunes, s’apitoyer les observateurs bienveillants et pleurer ceux qui le connaissent, l’apprécient, car ils savent ceux-là, celles-là, l’importance de ce vieux monsieur dans l’histoire de Montréal. Et puis, de la Belgique, du Vieux-Bruxelles, il y avait ces mots qui pointaient jusqu’à nous, lorsque nous étions nous-même un peu plus jeunes :
Les vieux ne meurent pas, ils s’endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l’autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n’importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s’excusant déjà de n’être pas plus loin
(Jacques Brel)
(N’oubliez pas de cliquer sur les images)
Le vieux monsieur voudrait bien que la vieille dame, qu’est Montréal, daigne le regarder et se refasse une beauté d’antan. Beaucoup en rêve. Je remercie la Société du Vieux-Port de Montréal qui s’est intéressé au blogue que j’ai mis en ligne pour sauver de l’oubli ce bâtiment patrimonial exceptionnel qui enrichit la vision de Montréal. La Société du Vieux-Port publiera bientôt une photo prise par votre humble serviteur pour illustrer le magnifique bâtiment du Silo no 5.