En avril 2008, Marise Guindon, de la Direction des services spécifiques et santé publique du CSSS Jeanne-Mance, présentait présentait un Mémoire à la Commission permanente du développement culturel et de la qualité du milieu de vie de la Ville de Montréal. Madame Guindon dressait, notamment, dans son intervention, le portrait suivant de l’itinérance au sein de la ville : « L’itinérance est une réalité sociale visible dans le paysage urbain de Montréal. Plusieurs arrondissements sont touchés et principalement les arrondissements situés au centre-ville. Le dernier recensement de Santé Québec portant sur le dénombrement de la population itinérante date de 1998. Le rapport faisait alors état de 28 214 personnes différentes ayant fréquenté un centre d’hébergement, une soupe populaire ou un centre de jour. De ce nombre, 12 666 personnes avaient été sans domicile fixe (SDF), c’est-à-dire sans logement permanent au cours de l’année précédant l’étude. Au niveau du revenu, toujours d’après l’enquête de Fournier, 42% des personnes en situation d’itinérance reçoivent de l’aide sociale et 29% ne bénéficient d’aucune source de revenu. Les femmes y étaient dénombrées dans une proportion de 23% à Montréal. On parle de près de 6500 femmes. La détresse psychologique, les problèmes de santé mentale et l’exposition à la violence marquent le quotidien de ces femmes. L’errance urbaine est le lot de personnes vulnérables et fragilisées par la maladie mentale. La même étude indique que 70% des itinérants présentent au moins un trouble psychiatrique si on inclut les troubles reliés à l’usage des drogues et de l’alcool (80% pour les SDF). Les pathologies psychiatriques graves (schizophrénie et troubles bipolaires) touchent près 35% de l’ensemble des itinérants et 40% des SDF. Par ailleurs, une enquête réalisée au Québec montre que 30% des SDF ont déjà été hospitalisés en psychiatrie avec en moyenne 4 hospitalisations. La durée de ces hospitalisations varie entre 4 à 6 mois. Selon Dubreucq, cette donnée confirme la sévérité et la chronicité des troubles psychiatriques présentés par près de 3 itinérants sur 10. Enfin, le cumul de deux ou trois diagnostics et l’association à la toxicomanie, complexifient davantage le parcours ».
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