Il est toujours surprenant de découvrir, au hasard de nos promenades pédestres, un château qui se dresse, un peu oublié, au tournant d’une route. Ce château a la particularité d’abriter le réservoir d’eau de la ville de Montréal. Dès 1856, l’eau est puisée, à l’aide de pompes hydrauliques, dans le Saint-Laurent en amont des rapides de Lachine, puis elle est acheminée jusqu’au réservoir McTavish, situé au coin de l’avenue du Docteur Penfield et de la rue McTavish. Les plans de l’aqueduc ont été dressés par l’ingénieur Thomas C. Keefer. En plus de celui de Montréal, Keefer a construit les aqueducs de plusieurs municipalités canadiennes. Comme l’indique la Ville de Montréal : « Maintenant banales, ces installations incarnaient au XIXe siècle la puissance civilisatrice quasi miraculeuse de la technique. Conçues d’abord pour lutter contre les incendies, elles fournirent de l’eau saine en abondance aux citoyens et contribuèrent ainsi à éradiquer plusieurs maladies ».
Dans le Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal, on peut y lire que : « En 1852, deux incendies importants ravagent Montréal et le réseau de l’aqueduc est détruit. La Ville demande alors à l’ingénieur de renom, Thomas C. Keefer, de lui préparer un nouveau plan d’approvisionnement en eau. En 1854, on creuse un canal qui amène l’eau, puisée en amont des rapides de Lachine, jusqu’à un pavillon doté de deux roues hydrauliques actionnant six pompes situées à l’autre extrémité du canal. Celles-ci acheminent l’eau jusqu’au réservoir McTavish, situé sur le flanc sud du mont Royal. Ces équipements sont mis en service en 1856 ».