Observer un moineau? Non mais dites-moi que cela n’est pas vrai. Bien si. Pour des amis que je tiens en très haute estime, la chose est inutile. À quoi peut bien servir, dans une vie trépidante, l’exercice d’observer un moineau? Je réponds à cela : pourquoi pas lorsque la vie n’est plus trépidante? Observer un moineau, comme tout autre oiseau, devient un défi d’immobilisme. C’est dire à quel point nous sommes loin de la vie trépidante. Si le moineau bouge, se déplace, vous regarde d’un œil suspect, vous toise avec indifférence et combien de suffisance, il vous faut, vous, observateur de la scène, rester immobile, manipuler délicatement un appareil photo lourd, activer l’objectif zoom avec lenteur. Il vous faut presque, à la limite, interrompre votre respiration afin de ne pas faire le bruit fatal qui ferait fuir l’objet de votre curiosité. Un moineau, objet de curiosité. Ce qu’il ne faut pas entendre, me direz-vous? Je défends âprement mon point de vue. Ce petit moineau il est beau, il est gentil et il est mignon. Je l’ai défié, il m’a défié, j’ai gagné. Un court instant. Pitié pour mon petit oiseau. Et puis pour lui redonner sa dignité, je vous rappelle que Maupassant a eu ces beaux mots pour ce petit bipède : « Les moineaux se baignent dans l’arc-en-ciel dont le soleil enlumine la poussière d’eau des arrosages égrenée sur l’herbe fine ».
Sacré Maupassant.
Non mais sans rire, Pierre, votre oiseau et vos photos valent mille fois cet extrait de prose (je sais je suis méchant, amis tout de même, quelle pompe, quelle vanité d’aligner ainsi les mots et les relatives !).
😀
Pierre,
Ah, les moineaux. Voilà, un petit oiseau qui a beaucoup disparu chez nous en ville.
Est-ce les perroquets exotiques qui ont pris sa niche depuis quelques 20 ans en provenance de Meli et qui prolifèrent?
http://www.photo-nature.be/phpBB3/viewtopic.php?f=35&t=208
RV
Vous êtes impayable. Maupassant a accompagné une grande partie de mes études littéraires. Vous imaginez? Il fallait mémoriser ces lignes pour, ensuite, les réciter devant la classe? Pourquoi n’ai-je pas eu un professeur de littérature tel que vous, mon cher ami? 😉 Que de temps perdu? Faudrait reprendre tout cela 🙂
L’enfoiré
Ben là, quel plaisir j’aurais de me promener dans Bruxelles pour surveiller ces bipèdes ailés! Ils sont magnifiques. Malheureusement, ils ne circulent pas en liberté à Montréal. Ils sont magnifiques, mon cher enfoiré. 😉
Pierre R.
Pierre,
Comme je le disais, l’exotisme c’est très beau, en effet, à condition de ne pas prendre l’espace vital des précédents.
Leurs nids sont énormes.
J’en ai beaucoup de ce genre de perroquets verts dans mon jardin. Quand il fait beau comme ce fut le cas, cet été, c’est un concert de cris à réveiller n’importe qui, qui aurait la malencontreuse idée de prendre une sieste.
Heureusement, le soir tout s’arrête.
Je viens de parler de vous ( dans un mail ) à une ancienne collègue qui a travaillé de nombreuses années au Canada. J’ai pointé ce site.
Un peu de pub ne fait pas de mal. Echange de souvenirs peut-être.
Pierre,
Ceux qui t’accusent de perdre ton temps sont en fait jaloux de ne pouvoir en faire du pareil. Mais c’est vrai que tu perds ton temps… 🙂
Marc
Hi hi hi… je suis tellement heureux d’avoir le luxe de perdre mon temps. Je suis riche. Millionnaire même. Perdre mon temps est le plus beau cadeau du ciel en temps de retraite. Youppi!
Pierre R.
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