J’en ai ras le bol. Ras le bol des bien pensants. Ras de la tolérance. Ras le bol d’excuser tout incivisme au nom d’un faux humanisme. Vivre dans une ville comporte son lot, et quel lot!, de frustrations, de colères, d’irritations devant le comportement humain. La pauvreté a-t-elle tous les droits? Droit de saccager, droit de mendier, droit d’agresser, droit d’uriner sur la place publique, droit de déféquer n’importe où, droit de manifester sa condition sociale par l’insulte, le mépris, l’occupation d’un territoire, le rejet de la société? Tout embellissement de la ville, pour le mieux vivre de ses citoyens, est-il inéluctablement voué au vandalisme parce qu’un petit groupe revendique le droit à la contestation, le droit à la colère, le droit d’adresser à l’humanité entière un « Je vous encu… », suivi d’un doigt d’honneur? J’en ai marre. La mendicité n’est pas une tare en soi. L’agressivité qui l’accompagne en est une, par contre. La pauvreté n’est pas condamnable. L’agressivité qui l’accompagne l’est, par contre. Le droit de ne pas vivre selon les conventions n’est pas un mal en soi. L’agressivité au nom de laquelle s’exerce cette mise au ban des conventions l’est par contre. J’en ai marre. Je veux vivre sans mépriser mais je dois supporter le mépris. Je veux vivre sans juger mais je dois subir le jugement de tous ceux-là ou de toutes celles-là qui se revendiquent différents de moi. Et pour toutes ces raisons, j’en ai marre de voir que toutes les colères de ceux ou de celles qui vivent en marge de la société se traduisent par la violence, l’agressivité, les jugements sommaires, les attaques sauvages, les comportements rebels, le vandalisme et le saccage. Je ne changerai rien. Je ne changerai pas la société. Je n’en ai pas le pouvoir. Le seul droit qu’il me reste est de dire merde à cette société marginale qui se donne tous les droits, tous les privilèges, toutes les autorisations d’agir comme elle l’entend, comme elle le veut, au mépris d’une majorité paisible qui ne demande qu’à vivre en toute quiétude. Je le répète : je leur dis Merde.
(Cliquez sur les images)