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Jean Paul Riopelle, mondialement connu, est peintre, sculpteur et graveur. Il est né à Ile-aux-Grues en 1923. Il est décédé le 12 mars 2002. Il est l’un des signataires du Refus global, manifeste dont l’essai principal, contresigné par 15 membres du mouvement automatiste, est rédigé par Paul-Émile Borduas. En 1947, Jean-Paul Riopelle s’associe brièvement avec les surréalistes à Paris. Il est le seul Canadien à exposer avec eux. L’Hommage à Rosa Luxemburg, dernière œuvre du maitre en 1992, installée maintenant dans le Casino du Lac-Leamy, est considérée comme le testament artistique de Riopelle. C’est aussi un hommage à l’amour, à la peintre américaine Joan Mitchell qui fut sa compagne pendant 25 ans. Riopelle a vécu au Québec ses dernières années, ses ateliers étant situés à L’Estérel et à l’Île-aux-oies, dans le Saint-Laurent, en amont de Québec.
Comme le rappelle Jacques Keable, la Joute est « une fontaine constituée de 29 sculptures, en bronze, disposées sur des socles fixés dans deux bassins d’inégales superficies, placés l’un dans l’autre ». Une œuvre monumentale donc. Elle fut présentée en version « plâtre » à quelques reprises en France avant qu’un groupe de 11 radiologistes, dont Champlain Charest, ami de Riopelle, décide de s’en porter acquéreur afin d’en faire don. Le but : que l’œuvre s’intègre dans le complexe architectural destiné à accueillir les Jeux olympiques de 1976. L’œuvre est créée en 1974. L’œuvre prend place dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Plus précisément au parc Olympique.
Comme l’indique la maison d’édition Lux, « Le déménagement (le rapt, diront ses opposants) de la fontaine La Joute, la plus imposante sculpture de Riopelle, du Parc olympique vers le quartier des affaires, souleva un « débat sans précédent au Québec » autour d’une œuvre d’art public ». Le journaliste Stéphane Baillargeon, du quotidien Le Devoir, par la suite de la publication d’un livre de Jacques Keable relatant la saga de la Joute, écrit : « Réparée, astiquée, elle trône sur la place Jean-Paul-Riopelle entre le siège social de la Caisse de dépôt et placement (CDP) et le Palais des congrès de Montréal, dans le Quartier international de Montréal (QIM). Autant de perdu pour les pauvres, autant de gagné pour les riches ». Jacques Keable a combattu pour le maintien de La Joute dans Hochelaga-Maisonneuve, son quartier. « On sent bien que le vrai problème est d’ordre politique », écrit en préface du livre Les Folles vies de La Joute de Riopelle le professeur François-Marc Gagnon, grand spécialiste de l’automatisme et de Riopelle. « Liberté, égalité, fraternité. Les citoyens ne sont pas égaux dans notre piètre démocratie. L’art est pour les riches. Les pauvres ont leur stade et leur bière. Ce sont nos « bottines vernies » qui décident où (dé)placer les œuvres d’art, sans consulter les gens ni tenir le moindre compte de leurs réclamations légitimes ».