Je m’attendais à tout. Et je m’attendais à rien. Je ne pouvais imaginer à quoi mènerait l’invitation de mon ami Marc de venir visiter sa tante. À Crabtree. Un bled que je ne connais pas. J’aurais été incapable de le situer sur une carte. Marc me souligne que c’est le village voisin de Joliette. La semaine prochaine, je m’attarderai sur cette petite ville de la région administrative de Lanaudière. Je suis moins ignorant. Pourquoi Crabtree? Un jardin à voir, me disait-il. Je veux bien. Convenons que les jardins sont légion et se ressemblent tous. Sauf que, comme cela est mon habitude, je me trompais encore de cible. Permettez-moi de vous parler de Monique. La tante de Marc. Et de son jardin. Et de ses arbres. Et de sa passion.
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La terre où habite Monique est ancestrale. Elle vient des parents de son époux. De père en fils. Pour l’avenir, ce sera de père en fille. Depuis vingt ans, Monique a développé un goût et une passion pour les fleurs, la végétation, les arbres, la forêt, les randonnées près de la Rivière rouge, et, depuis peu, la photographie. Monique photographie tout ce qui est petit. Bibites, oiseaux, grenouilles, tout ce qui bouge. Elle collectionne les photos et emmagasinent les connaissances. Une érudition si simple, issue du terroir, de la noblesse de la terre. Comme savaient le faire nos ancêtres.
Il y a des années, raconte Monique, c’était désert, comme un grand terrain de jeux que se partageaient les enfants. Puis, lentement, progressivement, des mains magiques de Monique, la grande terre est devenue un jardin. Des aires, des promenades, des harmonies de couleurs, des agencements audacieux. Tout s’agrandissait. Tout débordait. Aujourd’hui, tout n’est que jardin fleuri au sein d’un petit paradis. Et ce paradis est planté au milieu d’une terre avec ses bâtiments de fermes, ses animaux, la culture agricole, les quotas de lait. Il ne manque rien. Même la petite chêvre boiteuse est sympathique avec sa barbichette. Monique nous a ouvert son jardin, son royaume, alors, visitons-le.