Aujourd’hui, je n’ai rien de bien spectaculaire à raconter. Si ce n’est une découverte toute simple qui montre, voire, qui illustre merveilleusement ce que signifie, dans certains quartiers défavorisés, l’action communautaire. Un espace. Vide. Désert. Il serait simple de le laisser tel quel. Moins compliqué. Mais voilà. Est-ce depuis ce jugement sévère de Voltaire sur notre pays : « Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut », que le peuple québécois cherche à meubler chaque lopin de terre inoccupé? Entrée en matière particulièrement alambiquée et manipulation de l’histoire douteuse. J’en conviens. Je me devais de trouver une entrée en matière originale pour vous présenter deux espaces récupérés par l’action communautaire. Dans une ville comme Montréal, je découvre ces gestes de quartier, trop souvent anonymes et qui ne sont que rarement soulignés. Dans ma quête de lundi, j’ai trouvé, situés presque côte à côte, deux terrains repris en main par les citoyens d’un même quartier. Je veux leur rendre un hommage simple mais mérité. Voilà le but de ce billet. Il ne vise rien d’autre que de souligner un travail communautaire qui ne doit plus rester dans l’anonymat.
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La ville met à la disposition des citoyens d’un quartier des terrains vacants. Les jardins communautaires sont réservés exclusivement aux citoyens de la ville de Montréal. Il appartient à ces derniers d’organiser une vie communautaire sur ces terrains. Il va sans dire que la priorité est accordée aux résidents de l’arrondissement. Les citoyens doivent disposer de parcelles de terre de 3 m x 6 m à des fins de jardinage. Règle générale, des équipements horticoles sont prêtés du 1er mai au 1er novembre. Pourtant… des citoyens déplorent le manque d’espaces vacants. Le sept août dernier, une soixantaine de personnes prenaient la rue Bleury d’assaut pour y déposer une bombe de leur crû en forme… de potager! Comme l’indique Le Devoir, les guérilleros jardiniers ont animé l’espace bétonné le temps de dénoncer le manque d’espaces disponibles pour l’agriculture urbaine au centre-ville et ont rappelé par le fait même qu’une place de stationnement occupe approximativement le même espace qu’un lot cultivable dans un jardin communautaire.
Sentier Urbain, organisme fondé en 1993, préconise la prise en charge par la communauté, de son environnement immédiat, via le développement de projets de renaturalisation, dans une démarche éducative de sensibilisation et d’intégration sociale. L’organisme fait appel aux principes d’inclusion des jeunes marginalisés et d’approche écosystémique. Les résultats de cette action communautaire? Les voici.