Petite évasion de Montréal. À quelques kilomètres de la métropole, un village qu’il faut impérativement visiter pour comprendre et apprécier l’histoire du Québec. Si la France a une Jeanne d’Arc bien courageuse, Verchères a une Madeleine bien audacieuse.
Le musée canadien de la guerre dit de Madeleine Jarret de Verchères : « En 1692, cette brave et débrouillarde jeune fille, âgée de quatorze ans, défendit l’établissement où elle vivait près de Montréal. Des guerriers iroquois avaient surpris les colons qui travaillaient aux champs et en avaient capturé un grand nombre. Après avoir réussi de justesse à se réfugier derrière la palissade en rondins, Madeleine arma les femmes et les enfants de mousquets et fit feu avec l’unique canon du fort pour repousser les Amérindiens et alerter les établissements voisins situés le long du Saint-Laurent. Le lendemain, un fort détachement de la milice française, parti de Montréal et vint à leur rescousse. Le gouverneur de la Nouvelle-France rendit plus tard hommage à son héroïsme ».
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François-Xavier Jarret arrive à Ville-Marie, tout près de Montréal, en 1665 avec le régiment de Carignan-Salières. En 1672, il reçoit un lot de terre qu’il nomme Verchères. Le trois mars 1678, Marie-Madeleine Jarret de Verchères naît sur la seigneurie de Verchères. Marie-Madeleine est célèbre pour avoir défendu, à l’âge de 14 ans, le fort familial contre les Amérindiens. Un 22 octobre 1692, alors que ses parents sont absents, la seigneurie est assaillie par des Iroquois qui font prisonniers les travailleurs des champs. Madeleine réussit à échapper aux mains d’un Iroquois qui essaie de la capturer. Après avoir réussi de justesse à se réfugier derrière la palissade en rondins, Madeleine arma les femmes et les enfants de mousquets et fit feu avec l’unique canon du fort pour repousser les Amérindiens et alerter les établissements voisins situés le long du Saint-Laurent.
Historiens et chroniqueurs contestent certains détails. Il est utile de rappeler qu’en l’absence de registres de l’époque, les seuls documents qui nous restent sont les récits de voyages des explorateurs et des missionnaires. Et ils ont tendance à être parfois un peu fantaisistes. Marcel Trudel, professeur émérite de l’Université d’Ottawa, va jusqu’à affirmer que Madeleine de Verchères est la « créatrice de sa propre légende ».
Avec une population de 5363 habitants, Verchères est une source intéressante de l’histoire du Québec. Par exemple, le vieux moulin banal, qui vit au cœur du village depuis plus de deux siècles et demi, aurait été érigé entre 1710 et 1737. Le moulin aurait fonctionné pendant plus de 150 ans puisqu’une vente, effectuée en 1886, indiquait qu’il était toujours en opération. Un document de 1909 montre à cette époque qu’il sert désormais de station de signaux pour les bateaux, fonction qu’il conservera jusqu’en 1949, année où il fut acquis par la municipalité de Verchères qui en est toujours propriétaire. À quelques pas du moulin se trouve le dernier atelier de fabrication de chaloupes de bois à fond plat – la verchère.