Il y a si peu à dire. La nuit allonge. Le jour se rétrécit. La lumière s’estompe. L’été s’étiole. L’automne s’immisce. L’hiver veille, inexorablement, se sachant le prochain vainqueur de nos derniers soupirs. Vienne la nuit sonne l’heure, les jours s’en vont je demeure, écrivait simplement Apollinaire.
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Combien Émile Nelligan avait raison :
Comme des larmes d’or qui de mon coeur s’égouttent,
Feuilles de mes bonheurs, vous tombez toutes, toutes.
Sérénade triste
Et il y a la supplique de Rainer Maria Rilke :
Seigneur il est maintenant temps.
L’été fut très grand
Repose ton ombre sur les cadrans solaires
et détache les vents sur les plaines.
Ordonne aux derniers fruits d’être pleins
accorde-leur encore deux jours du sud
Force-les à la plénitude et chasse
les dernières douceurs dans le vin lourd.
Qui maintenant n’a point de maison, n’en bâtira plus
qui maintenant est seul, le restera longtemps
il veillera, lira, écrira de longues lettres
et inquiet, fera les cent pas dans les allées
quand les feuilles tournent en rond.
Jour d’automne