J’en ai ras le bol. Ras le bol des bien pensants. Ras de la tolérance. Ras le bol d’excuser tout incivisme au nom d’un faux humanisme. Vivre dans une ville comporte son lot, et quel lot!, de frustrations, de colères, d’irritations devant le comportement humain. La pauvreté a-t-elle tous les droits? Droit de saccager, droit de mendier, droit d’agresser, droit d’uriner sur la place publique, droit de déféquer n’importe où, droit de manifester sa condition sociale par l’insulte, le mépris, l’occupation d’un territoire, le rejet de la société? Tout embellissement de la ville, pour le mieux vivre de ses citoyens, est-il inéluctablement voué au vandalisme parce qu’un petit groupe revendique le droit à la contestation, le droit à la colère, le droit d’adresser à l’humanité entière un « Je vous encu… », suivi d’un doigt d’honneur? J’en ai marre. La mendicité n’est pas une tare en soi. L’agressivité qui l’accompagne en est une, par contre. La pauvreté n’est pas condamnable. L’agressivité qui l’accompagne l’est, par contre. Le droit de ne pas vivre selon les conventions n’est pas un mal en soi. L’agressivité au nom de laquelle s’exerce cette mise au ban des conventions l’est par contre. J’en ai marre. Je veux vivre sans mépriser mais je dois supporter le mépris. Je veux vivre sans juger mais je dois subir le jugement de tous ceux-là ou de toutes celles-là qui se revendiquent différents de moi. Et pour toutes ces raisons, j’en ai marre de voir que toutes les colères de ceux ou de celles qui vivent en marge de la société se traduisent par la violence, l’agressivité, les jugements sommaires, les attaques sauvages, les comportements rebels, le vandalisme et le saccage. Je ne changerai rien. Je ne changerai pas la société. Je n’en ai pas le pouvoir. Le seul droit qu’il me reste est de dire merde à cette société marginale qui se donne tous les droits, tous les privilèges, toutes les autorisations d’agir comme elle l’entend, comme elle le veut, au mépris d’une majorité paisible qui ne demande qu’à vivre en toute quiétude. Je le répète : je leur dis Merde.
(Cliquez sur les images)
Pierre,
Oh, là… un Pierre inhabituel et avec lequel, je suis d’accord à 100%.
Les iconoclastes de bas étages, les nihilistes, les destructeurs de la beauté pour tous, je ne le supporte pas.
J’en parlais dans mon commentaire précédent.
Le laxisme complète le tableau.
Peur de réagir, d’instruire celui qui ne joue pas le « jeu ».
Les aubettes pour attendre le bus sont détruites, des tags fait sur la première surface fraichement raffraichie.
Quand ces tags sont beaux, cat il y a de véritables oeuvres d’art. J’en ai photographié quelques unes chez nous. La ville accorde d’ailleurs d’exercer cet art dans certains endroits bien précis.
Souvent ce ne sont que des signes qui représentent des signatures. Alors, aucun intérêt.
Oui, dans ce cas, j’en ai marre, aussi.
L’enfoiré
Je me doutais bien que vous seriez d’accord. Je vois que le mobilier urbain est également vandalisé chez vous. Je crois qu’aucune grande ville du monde n’y échappe ou n’y échappera désormais. Et cela par indifférence ou impuissance des populations à réagir.
Je me bats bien seul pour défendre un parc d’une grande beauté dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Et c’est par cet outil formidable de communication qu’est Internet et par la photographie que je mène cette croisade pour sortir ce parc de la torpeur politique de l’arrondissement.
Pierre R.
Pierre,
Je rappelle cette photo parmi d’autres qui faisaient partie de mon article. Désolant de devoir en arriver là.
Après on s’étonnera qu’il y ait des caméras qui sont installées dans nos villes.
La fameuse « liberté » ne fonctionne bien que quand la responsabilité est bien ancrée dans l’esprit de ceux qui l’aiment.
L’enfoiré
Merci du lien et de la photo qui dit tout, en effet. Je vois rien que le ras de bol est partagé.
Pierre R.
Pierre,
Je ne sais si vous avez remarqué la différence du nombre de provenance des commentaires avec votre précédent billet? Les deux billets sont parfaitement synchro pourtant.
Une simple constatation d’un enfoiré, probablement.
Marc Asselin,
Merci de rejoindre le club. Les tags, je les ai défendus dans mon article. Mais il y a tag et tag.
Une signature n’est pas une oeuvre d’art. Dans le lien que je donnais à Pierre, il y a des photos qui peuvent renverser les idées. J’en mettrai d’autres.
Ha que ta montée de lait me monte droit au coeur!
Je ne pourrais me fâcher mieux.
Tel un Félix avec son allouette en colère, tu t’es indigné dignement.
Ce qui est le plus désolant, c’est que ces jeunes rebelles n’ont rien a dire, pas de raison particulière de protester.
Parlons en de ces tags. Quand j’étais jeune, un grafiti comportait toujours un message politique, dénonciateur, ou simplement philosophique. Rappellons nous du fameux: « Vous êtes pas tannés de mourrir gang de caves » qui est peut être le dernier message intelligible que j’ai vu.
Puis ces jeunes qui ont grandi dans la ouatte n’ont rien a dire, et recherchent juste le trill de l’interdit en aposant leur signature ou ce n’est pas permis.
On leur demandent pourquoi ils vandalisent et ils n’ont pas de réponse autre que heu… fuck the world man.
Il est dur de protester, quand on a rien contre quoi protester. Il est dur d’expliquer pourquoi on va vivre dans la rue par soi même, car on aurait pu trouver un job, un logement.
Voici un exemple de jeune qui a des choses a dire et qui trouve la bonne facon de canaliser ces émotions. Le gars qui est musicien, fais du rap. Musique contestataire s’il en est. J’ai pris connaissance de son oeuvre alors qu’il faisait du porte-a-porte pour vendre son disque. Disque que j’ai acheté sans aucune hésitation, car un gars qui travaille fort comme ca, pour quelque chose en lequel il croit, j’encourage. J’encourage tous les efforts, mais pas la mendicité. Désolé. Je donne de l’argent au musicien du metro. J’achète toujours le journal « l’itinéraire » vendu par des itinérants. Ca leur fait surement bien plus de bien de gagner leur dû avec fierté que de recevoir la mendicité. Pour en revenir a mon musicien, si vous voulez aussi lui donner un coup de pouce, publicisez le. Le groupe se nomme DOUBKALIB, il suffit de googleliser pour trouver du contenu. Les sujets des chansons sont très crus (mère junkie, amis suicidé) mais je vous assure que malgré les fuck you et les textes durs, le gars que j’ai rencontré est un bon gars et travaillant. Il dénonce, mais pas pour s’y enfoncer, ou de facon violente.
L’enfoiré
Très bonne constatation. 😉
Marc
Nous nous rejoignons : Il est dur de protester, quand on a rien contre quoi protester.
Merci pour les informations sur le groupe Doubkalib, que je ne connaissais pas.
Pierre R.
Tres bon aticle !! J’adore ce blog !!