En 1840, on a réuni les colonies du Haut-Canada et du Bas-Canada pour former la Province du Canada. Le Haut-Canada était principalement anglophone tandis que le Bas-Canada était principalement francophone. Après la création de la Confédération, le Haut-Canada est devenu la province de l’Ontario et le Bas-Canada est devenu la province de Québec. Le 17 avril 1982, le gouvernement du Canada et toutes les provinces canadiennes, sauf le gouvernement du Québec, se mettent d’accord pour rapatrier la Constitution canadienne. Le gouvernement du Québec exigeait que ce rapatriement soit l’occasion pour réévaluer les pouvoirs entre le gouvernement du Canada et les gouvernements provinciaux et pour décentraliser davantage la fédération. Cette position a fait consensus auprès de huit provinces pendant la négociation mais, au terme du processus, le Québec se retrouve seul. La loi constitutionnelle sera promulguée le 17 avril 1982 en présence de la Reine Élisabeth II.
Comme l’explique Wikipedia, au Québec, « la nuit des Longs Couteaux » est un nom utilisé en référence à la nuit du 4 novembre 1981, au moment où l’acte constitutionnel de 1982 a été accepté par le premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau, ainsi que 9 des 10 premiers ministres provinciaux, à l’insu du premier ministre du Québec René Lévesque, qui dormait à Hull, ville voisine d’Ottawa située au Québec. Au Canada anglais, le même événement est décrit comme le Kitchen Accord (« entente de la Cuisine ») puisque les négociations ont eu lieu dans une cuisine de l’hôtel Château Laurier d’Ottawa où étaient hébergés les premier ministres concernés.
Comme l’explique Robert Dutrisac, du quotidien Le Devoir, dans la nuit du 4 au 5 novembre 1981, sept premiers ministres provinciaux du Canada anglais s’entendaient avec Ottawa sur une nouvelle Constitution pour le Canada, rapatriée l’année suivante. Ils avaient négocié toute la nuit en l’absence des représentants québécois, et sans en parler à la délégation québécoise. Ce fut ce qu’il est convenu d’appeler « la nuit des longs couteaux ». Le matin du 5 novembre, les sept premiers ministres plaçaient René Lévesque devant le fait accompli : ils avaient renié leurs signatures et brisé le front commun des huit provinces.
Le Québec annonça le 25 novembre 1981 qu’il utiliserait son droit de veto sur l’entente, mais la Cour suprême du Canada, composée d’une majorité de juges nommés par Trudeau, statua le 6 décembre que le Québec n’avait jamais possédé ce droit. Pour revoir le fil des événements, ce reportage de Radio-Canada et cet autre reportage qui montre toute la confusion qui régnait au matin du rapatriement de la constitution canadienne.
Le vendredi 3 novembre 2006, Benoit Pelletier, ministre libéral du Québec, lisait, lors d’une interpellation à l’Assemblée nationale, ce texte mûrement préparé. « La reconnaissance de la spécificité du Québec n’est pas un caprice, elle est même nécessaire, car la constitution d’un pays est un miroir, et il est impérieux que, dans ce miroir, dans la Constitution, les Québécois se reconnaissent pleinement ». (Source Le Devoir)