La mémoire humaine étant défaillante, il y aura toujours un monument ou un lieu pour rappeler des événements qui ont marqué l’histoire de l’humanité. Ainsi il en va de Raoul Wallenberg. N’eut été de la place qui porte son nom, qu’évoque, dans l’esprit des montréalais, la vie de Raoul Wallenberg?
En 2005, l’Université McGill organisait, de concert avec l’Ambassade de Suède, un colloque sur cet homme : « Au cours d’une période de moins de six mois, entre juillet 1944 et janvier 1945, Raoul Wallenberg a porté secours à plusieurs milliers de Juifs d’origine hongroise en les aidant à fuir Budapest, alors sous occupation nazie. À titre de premier secrétaire de la Légion suédoise à Budapest, il a émis de nombreux laissez-passer de protection suédois et a loué des « foyers d’hébergement suédois », dans lesquels les Juifs ont pu se réfugier et ainsi échapper au génocide nazi. Les actes héroïques de Raoul Wallenberg ont subitement pris fin le 17 janvier 1945, alors qu’il prenait part à une rencontre — de laquelle il n’est jamais revenu — avec des représentants de l’Armée rouge soviétique, qui venait alors d’occuper Budapest. Les Russes ont maintenu qu’il était mort dans une prison soviétique le 17 juillet 1947. Cependant, il existe plusieurs rapports indiquant qu’il ait vécu bien au-delà de cette date. Après avoir posé des gestes humanitaires hors du commun, Raoul Wallenberg a été fait prisonnier à vie — un sort tragique pour un homme ayant tout sacrifié afin de donner à ses confrères la chance de vivre libres ».
Anne Cendre, de Fréquence Protestante, dit de Raoul Wallenberg : « qu’il est né en 1912. Raoul Wallenberg n’a jamais connu son père qui meurt de maladie trois mois après sa naissance. Il est élevé par son beau-père – sa mère se remarie avec un directeur d’hôpital quand Raoul a six ans – et par son grand-père, homme d’affaires, ministre et diplomate. Enfant, il dévore les encyclopédies et la Bible, il aime les défis. Il est doué pour les langues et il apprend l’anglais, le russe, l’allemand et le français. Jeune et riche, Raoul Wallenberg peut tout se permettre et il hésite pour trouver sa voie. Il passe quelques mois à Poitiers en faculté de droit, puis il se décide pour l’architecture qu’il va étudier aux Etats-Unis à Ann Arbor, dans le Michigan. Raoul Wallenberg est considéré comme un excellent négociateur, un organisateur né, il sait garder son calme, il a de l’humour et des dons d’acteur. Toutes qualités qui lui seront utiles quand il arrivera à Budapest pour accomplir sa mission. Un de ses collègues à la légation de Hongrie à Budapest dira plus tard qu’il savait se montrer à la fois agressif et flatteur avec les Allemands, qu’il s’attirait leurs bonnes grâces en les corrompant ».
En 1985, le Canada conféra à M. Wallenberg le tout premier titre de citoyen honoraire en raison de ses actes humanitaires. Depuis 1987, des parcs et monuments au Canada ont été dédiés à la mémoire de Raoul Wallenberg. Le 5 juin 2001, la ministre du Patrimoine canadien a annoncé que le 17 janvier serait une journée pour perpétuer le souvenir de Raoul Wallenberg : « En honorant Raoul Wallenberg le 17 janvier de chaque année, nous rendrons hommage au courage, à la force de caractère et à l’humanité de cet être exceptionnel », a déclaré à cette occasion la ministre canadienne. Marcel Collet, en collaboration avec Téléfilm Canada, a, en 2006, produit un documentaire sur Raoul Wallenberg – l’Ange de Budapest.