Présentée jusqu’en octobre, l’exposition « La limite et ses vitesses », présentée au Centre canadien d’Architecture, souligne le 100e anniversaire du futurisme italien, mouvement à qui l’on doit la célèbre déclaration parue dans son manifeste inaugural : « La splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse ». Couvrant la période de 1900 à nos jours, l’exposition analyse l’évolution du processus de production et de construction, l’avènement de la préfabrication, l’univers domestique, la circulation et le transport, l’espace de travail au travers du prisme de la vitesse et en se concentrant sur les pôles de production et d’hyperactivité (Source : Bénédicte Prouvost, Créativité Montréal).
Fondé en 1979, le Centre Canadien d’Architecture (CCA) est un centre international de recherche et un musée créé avec la conviction que l’architecture est d’intérêt public. Architecte de formation, Phyllis Lambert a amorcé il y a plus de trente ans une collection qui sera à l’origine de la création de l’institution dont elle deviendra le directeur fondateur. Elle en est également le président du Conseil des fiduciaires.
Le CCA, conçu par Peter Rose en collaboration avec Phyllis Lambert, architecte-conseil, et Erol Argun, architecte associé, a été intégré à la maison Shaughnessy en 1989. Simultanément, des travaux de conservation et de restauration de la maison, d’une superficie originale de plus de 1 800 mètres carrés, ont été effectués sous la direction de Denis Saint-Louis. Avec son jardin d’hiver Devencore et ses somptueuses salles de réception, la maison Shaughnessy est aujourd’hui l’une des rares résidences montréalaises du XIXe siècle accessibles aux visiteurs.
« Sur l’esplanade, les colonnes allégoriques sont des interprétations personnelles de l’artiste sur le thème de l’architecture qui renvoient à un élément de la ville qu’on peut apercevoir du promontoire, dans ce qui reste des quartiers industriels des siècles derniers: les silos à céréales de la basse ville, les deux clochers de l’église Sainte-Cunégonde ou les cheminées des usines », expliquait l’artiste au quotidien Le Devoir. « Chaque sculpture fait référence à un morceau d’histoire de la ville, et plus on approche du bâtiment, plus elles deviennent abstraites », poursuivait le maître d’œuvre des jardins.
Comme le rappelle très justement le CCA, le jardin contribue à la restauration du tissu urbain dans un secteur défiguré par les grands travaux autoroutiers du milieu du XXe siècle. Il se divise en plusieurs sections narratives : le Verger, le Pré, l’Arcade (miroir de la maison Shaughnessy), l’Esplanade, le Belvédère et les Colonnes allégoriques – qui évoquent la grande histoire de l’architecture et la ville qui l’entoure. Son dessin, œuvre de l’artiste-architecte montréalais Melvin Charney, constitue un remarquable exemple d’intégration de la sculpture dans un lieu public.