Je préviens le lecteur. Ce matin, dans l’attente d’un ami qui a accepté mon invitation de visiter un coin de ma ville, je me suis mis à examiner de plus près ma rue. Dans un élan que je ne me connaissais pas, j’ai cru voir une poésie urbaine dans un environnement dont j’ignorais tout de l’existence jusqu’à ce jour. Je prie le lecteur de me pardonner ce grand délire. Pourquoi parle-t-on en art de natures mortes ? Gilles, le professeur émérite en art, pourrait certainement me guider dans cette quête d’une explication logique. S’agit-il invariablement de natures mortes ? Toujours est-il que je me suis laissé aller à regarder, à travers le viseur de mon appareil photo, la nature dans son infiniment petit et dans son infiniment grand. Et je n’avais jamais réalisé à quel point il peut être difficile de rendre justice à ce monde inaccessible de couleurs, de filigranes, de réseaux finement et intelligemment liés se déployant et virevoltant dans les airs. J’ai ressenti une telle passion à multiplier les clics et reclics que j’allais oublier le rendez-vous que j’avais sollicité à mon brave ami. Je vous livre le plus simplement du monde quelques unes de mes découvertes instantanées. N’y voyez surtout pas une prétention à des œuvres d’art mais, bien au contraire, puisse votre indulgence reconnaître ici le regard d’un promeneur curieux qui redécouvre le monde qui l’entoure. Il y a cinquante ans que j’aurais dû m’imposer cet exercice. Que de temps à rattraper !