Je préviens le lecteur. Ce matin, dans l’attente d’un ami qui a accepté mon invitation de visiter un coin de ma ville, je me suis mis à examiner de plus près ma rue. Dans un élan que je ne me connaissais pas, j’ai cru voir une poésie urbaine dans un environnement dont j’ignorais tout de l’existence jusqu’à ce jour. Je prie le lecteur de me pardonner ce grand délire. Pourquoi parle-t-on en art de natures mortes ? Gilles, le professeur émérite en art, pourrait certainement me guider dans cette quête d’une explication logique. S’agit-il invariablement de natures mortes ? Toujours est-il que je me suis laissé aller à regarder, à travers le viseur de mon appareil photo, la nature dans son infiniment petit et dans son infiniment grand. Et je n’avais jamais réalisé à quel point il peut être difficile de rendre justice à ce monde inaccessible de couleurs, de filigranes, de réseaux finement et intelligemment liés se déployant et virevoltant dans les airs. J’ai ressenti une telle passion à multiplier les clics et reclics que j’allais oublier le rendez-vous que j’avais sollicité à mon brave ami. Je vous livre le plus simplement du monde quelques unes de mes découvertes instantanées. N’y voyez surtout pas une prétention à des œuvres d’art mais, bien au contraire, puisse votre indulgence reconnaître ici le regard d’un promeneur curieux qui redécouvre le monde qui l’entoure. Il y a cinquante ans que j’aurais dû m’imposer cet exercice. Que de temps à rattraper !
Bourgeonnement me fait penser à mon grand-père, à mon père, et à moi qui les suis, même si l’analogie n’est pas exacte.
Il y a plusieurs définitions, mais la mienne est la plus simple : on dit nature morte car les éléments sont soustraits à la nature et amenés dans un studio pour les peindre ou les photographier. Évidemment, les plantes sont coupées, les fruits sont cueillis, les animaux sont morts sinon dépecés, etc. Je pense que c’était un moyen de montrer au spectateur des éléments qu’il ne verrait jamais normalement (le tourisme ou les promenades en nature sont des phénomènes récents) dans son milieu, ou des études de textures et de couleurs ; les natures mortes ne sont pas obligatoirement « exactes », loin s’en faut.
…ou l’inépuisable (dé)multiplication des regards (au sens large : toucher, goût, oeil, odeurs, que sais-je). Moi aussi, ts les jours, je me livre à cet exercice : une sorte d’éblouissement permanent. Conclusion provisoire 🙂 : nous sommes vivants, totalement.
Gilles
Il est vrai que l’image bourgeonnement pourrait symboliser une généalogie. ;=)
Je me doutais bien qu’il y avait une explication logique et simple pour expliquer ce qu’étaient les natures mortes en peinture. Merci.
Popelina
Je craignais un excès de sensiblerie de ma part. Vous me rassurez. Nous sommes vivants, totalement. 😉
Pierre R.
Hé ben ça y est, Pierre a trouvé le sexe des arbres ! 🙂
J’aime beaucoup ce genre de flânerie. C’est un procédé qui nous rappelle que le monde, pour peu qu’on sache le regarder, offre une infinité de découvertes, partout, tous les jours.
Posuto
Je ne pouvais faire autrement tant je les ai examinés… de près. 😉
Sammy
Comme vous avez raison. Une infinité de découvertes. Il me faudrait encore cent ans tant le temps presse de découvrir. 😉
Pierre R.